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A travers les pays scandinaves
22 août 2017

Mardi 22 août / tout sur les samis !!!

Réveil tôt pour Charlotte car les personnes des bureaux à proximité ont voulu qu on libère la place pour 8 heures. 300 M plus loin, un parking devant la boutique sami que nous voulions voir. Fin du dodo jusque 10h30.

Petit déjeuner,  et attente de midi, heure de ouverture de la boutique (12h-16h, 5 jours par semaine). A l intérieur des étoffes et des habits samis typiques.

Puis direction le parc sapmi. Pas beaucoup de visiteurs... un bus de germanophones et nous. Quelle chance il y aura la projection du film en français dans 40 minutes. On visite donc le parc en premier montrant les huttes nomades traditionnelles et quelques rennes dont un blanc. Nous déambulons avec nos plans pour comprendre ce que l on voit. Tente traditionnelle, tente selon mais grand format avec une bâche imperméable dessus, les gardes mangés, une cabane mobile  (la base est en forme de luge), le garde manger qu ils rempissaient de neige qui devenait glace au printemps. Avec les temps modernes, par moins 40 ils vivent dans des maisons bien chaufées et ne se réveillent plus avec du givre sur le visage.

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Puis place aux films. Nous étions les seuls. Les films sont très bien faits et animés d effets parlant du peuple sami aujourd'hui et de leurs valeurs, croyances... cela nous a donné envie de en savoir plus. Voici donc ci dessous plus de détails suites aux lectures diverses.

 

 

Qui sont les samis ? En fait ce sont les lapons.

Ils sont une population d’indigènes dont le nom internationalement utilisé est désormais Sami, terme issu de la forme scandinave de leur autodésignation  : Sámi. L’aspect dénigrant de la racine « Lapp » (qui explique que Lapon ait été délaissé) a diverses explications : niais, haillons (Lapp en suédois = porteur de haillons) ? Comme pour le terme Esquimau - mangeur de viande crue, abandonné au profit d’Inuit - ce changement de vocabulaire a représenté, selon les spécialistes, le résultat du militantisme de ce peuple autochtone au cœur d’une région cohabitée en majorité par les descendants des colonisateurs.

 

Drapeau Sami

Drapeau norvégien et drapeau sami

Drapeau norvégien et drapeau sami

Il a été adopté en 1986 en Suède. Il est commun aux 4 pays.

Les 4 couleurs du drapeau représentent les symboles de survie des Samis :

  • vert : relatif aux plantes et à la nature
  • bleu : couleur de l’eau, élixir de vie
  • jaune : pour le soleil, qui permet la vie à long terme
  • rouge : pour le feu, symbole de la chaleur et de l’amour

La partie rouge de l’anneau représente le soleil et la partie bleue la lune. Cet anneau est le symbole de la spiritualité qui relie ces 4 éléments.

Source de ces informations sur le drapeau : http://www.terre-des-sames.com/le-peuple-same/les-sames-daujourdhui/

 

Les peuples Samis

Le peuple Sami est un peuple nomade (moins aujourd'hui grâce à la motorisation) qui vit au nord de la Scandinavie, à cheval sur la Russie, la Finlande, la Suède et la Norvège. Ils habitent un territoire appelé le « Sápmi ». Pour ceux qui vivent encore selon le principe nomade, il y a un camp d’été plus au nord, près du littoral (plutôt sous forme de tentes en forme de tipi appelées en Norvège «lavvu » ou « lavvo ») où les rennes vont paître avec une assez grande liberté, et un camp d’hiver à l’intérieur des terres où les bêtes sont regroupées en hiver (avec une maison en « dur », beaucoup plus moderne). Les Samis sont environ 80 000 de nos jours.

Carte issue du site : http://www.julienfumard.com/fr/the-north-way-les-samis/, très bien fait et très drôle qui raconte l'histoire des Samis en images

Carte issue du site : http://www.julienfumard.com/fr/the-north-way-les-samis/, très bien fait et très drôle qui raconte l'histoire des Samis en images

Ils sont divisés en 3 langues différentes et 9 dialectes, et celui le plus utilisé est le « Sami du Nord » qui est parlé par près de 26 000 personnes. Les 8 autres étant parlés par 3 000 personnes au total. Bien entendu, les groupes proches se comprennent parce qu’ils partagent des mots communs, mais ceux qui sont au nord ne comprennent pas ceux qui sont au sud. Suivant les régions, les costumes diffèrent : c’est toujours une veste colorée en feutre avec des liserés aux manches et aux épaules mais la forme générale de la veste peut changer, sa couleur, ainsi que les liserés aux manches et aux épaules.

 

Pour faire une grande distinction, il existe les Samis des forêts et les Samis du littoral.

Samis du littoral

La pêche, l’élevage et le renne ont été traditionnellement les ressources utilisées par ce peuple. Il en est de même aujourd’hui et beaucoup d’habitants de ces régions vivent encore de ces activités. La pêche et la chasse sont toujours appréciées ; la cueillette des mûres arctiques et la capture des perdrix des neiges au collet restent des activités économiques d’appoint. La langue et l’artisanat samis (appelé « Duodji ») sont toujours des vecteurs culturels importants et un certain nombre d’artistes ont à cœur de marier les motifs anciens avec la modernité, ce qui permet à la culture samie de perdurer et rester vivante. Le Duodji a traditionnellement été transmis de père en fils et de mère en fille, mais les artistes aujourd’hui forment des apprentis qui peuvent ensuite continuer des études supérieures.

Historiquement, la mer a toujours offert des ressources importantes aux Samis. D’ailleurs, leur savoir-faire dans la construction d’embarcation était tellement reconnu que des Vikings leur ont commandé des bateaux. Ils pratiquaient également la chasse à la baleine (autant les hommes que les femmes) et leur habileté était connue. Leurs camps d’été étaient situés au bout des fjords, au plus près du passage des baleines et de la pleine mer où ils allaient pêcher. Leurs camps d’hiver étaient situés un peu à l’intérieur des terres au fond des fjords, là où il y avait toujours de l’eau vive et des moyens de pêcher.

Morues séchées au plafond du musée de Gamvik : la pêche a toujours existé et était un moyen de subsistance très important

En plus de la pêche en mer, ils pratiquaient aussi plus à l’intérieur des terres la chasse, la pêche en eau douce* et la récolte de baies et d’herbes variées. En dehors de ces activités qui constituaient le principal de leur temps, ils élevaient aussi de petits troupeaux de rennes en complément (contrairement à ce que l’on croit, l’élevage de rennes n’est que depuis peu une de leurs activités principales – voir explication plus bas).

*la pêche en eau douce : elle a joué un rôle essentiel dans la vie des Samis du littoral car elle était possible toute l’année et tournait principalement autour du saumon et de la truite. Les gens avaient ainsi suffisamment de poisson pour leur usage personnel. Le printemps est la saison de la pêche par excellence et dès que les cours d’eau dégelaient commençait la pêche au saumon. On utilisait même des collets faits de pousses de saule dans les ruisseaux. Mais sinon elle se faisait à l’aide de filets (mobiles ou non), de cannes à pêche, voire de feux la nuit pour attirer les saumons. Dans les lacs, on pêchait tout l’année soit avec des cannes à pêche, soit au moyen de filets installés sous la glace ou dans les parties d’eau libre.

Aujourd’hui, le nombre de poissons dans les rivières a considérablement diminué. En cause : notamment la régulation des cours d’eau qui a diminué la quantité et la qualité du poisson.

L’agriculture a été pratiquée aussi, en tant qu’activité complémentaire. Depuis longtemps, déjà, les Samis récoltaient le foin pour faire du fourrage pour l’hiver, mais aussi du lichen (la nourriture préférée des rennes) OUI nous l avons vu et cela est étonnant pour des non avertis, et du varech qu’ils faisaient sécher (comme complément pour nourrir les bêtes). D’ailleurs, dans leur recherche de pâturages estivaux, ils tentaient de dénicher un endroit alliant bois, eau, poissons et baies (autant trouver un lieu qui combine toutes les facilités !).

L’agriculture à proprement parler est apparue plus tôt chez les Samis du Sud car les terres étaient plus facilement cultivables (surtout avec les outils de l’époque !) et le climat plus clément que dans le Nord. Ce n’est qu’au début du XXème siècle que tout le pays a été cultivé. A l’intérieur des terres, c’était la production de lait qui était privilégiée alors que sur les côtes, la priorité était plus donnée aux moutons et aux chèvres (plus résistants). Aujourd’hui, si l’été est doux, on peut faire pousser des pommes de terre, mais la culture des tomates se fait sous serre et uniquement pour la consommation personnelle.

Enfin, la forêt a toujours été une précieuse source de matières premières : bois pour le chauffage, goudron (fait à partir de la sève des conifères), fourrage et pâturages. Le bouleau et l’aulne sont d’ailleurs essentiels pour l’artisanat traditionnel (la plupart des objets usuels sont faits en bouleau). Mais malheureusement aujourd’hui, ils sont abattus de manière excessive comme bois de chauffage pour être remplacés par du sapin.

Vieille carte postale colorisée montrant un camp de Samis du littoral

Vieille carte postale colorisée montrant un camp de Samis du littoral

Samis des terres

Leur principale ressource était l’élevage des rennes, par l’élevage intensif de petits troupeaux. Pour tirer le meilleur parti des pâturages et des saisons, les Samis migraient à différentes places en hiver, au printemps, en été et à l’automne, leurs affaires étant transportées grâce à des rennes qui tiraient de petits traineaux et portaient des baluchons sur leurs flancs. Dans ce type d’élevage, le lait et le fromage tenaient une place essentielle, la pêche et l’agriculture offrant quelques compléments.

Les grands troupeaux tels que nous les connaissons aujourd’hui se sont développés à partir du XVI et XVIIème siècle. Comme vous pouvez vous en douter, aujourd’hui les pratiques d’élevage ont beaucoup évolué, notamment si on considère les motoneiges et la voiture qui sont utilisés pour le transport des rennes. Mais des pratiques ancestrales comme le lasso et l’utilisation du chien de troupeau sont toujours très prisées.

Particulièrement au nord du territoire Sami, historiquement, toutes les parties du renne étaient utilisées : des os en passant par les bois (chaque partie des bois a une utilisation spécifique), les tendons ou la peau. Aujourd’hui, seule la viande est privilégiée, le lait et le fromage n’étant plus produits. La peau ou la fourrure est quand à elle toujours très utilisée pour fabriquer des vêtements et des chaussures, tandis que les cornes et les os sont toujours utilisés dans le Duodji (l’art manuel).

Autrefois, pour les Samis sédentaires (eh oui, ils n’étaient pas tous nomades !), l’élevage des rennes étaient une activité secondaire. Les rennes étaient confiés la plus grande partie de l’année à des Samis nomades et les propriétaires ne jouaient un rôle actif que pendant la période de rassemblement, marquage et abattage des animaux qui se passe à l’automne. Mais la loi actuelle interdit ce type d’accords et les Samis sédentaires ne peuvent plus posséder de troupeau, à leur grand mécontentement car cette loi défait une partie les liens sociaux historiques existants entre Samis. En effet, cette relation entre l’éleveur nomade et le possesseur de rennes sédentaire s’appelle « verde » en langue samie, mot qui pourrait être traduit en français pas « ami invité ».

Costumes traditionnels d'un groupe de Samis des terres (musée de Kautokeino)

Costumes traditionnels d'un groupe de Samis des terres (musée de Kautokeino, photo sur le net)

Bateaux

Dès le XIIème siècle, l’historien norvégien Snorre parle de bateaux construits par les Samis (il admire des bateaux samis construits pour le viking Sigurd Slembe). Pratiquant la pêche et la chasse, il est très possible que ces derniers aient appris très tôt à réaliser des embarcations, qui pour les premières devaient être creusées dans des troncs ou fabriquées en cuir cousu. Par la suite, elles ont été constituées de planches maintenues par des tendons, des racines ou du chanvre. Plus tard, elles ont été rivetées et maintenues entre elles par une sorte de colle appelée « sidja » faite de poils de rennes et de goudron (ils ont de l’imagination pour utiliser les poils de renne !).

Bateau en cuir cousu (musée d'Alta)

Bateau en cuir cousu (musée d'Alta), photo trouvée sur internet

Le traîneau à rennes

Le « geres » est un traîneau à l’allure d’un petit bateau. La caravane de rennes est en général formée de 4 geres : le « vuodjengeres » (qui, en tête, sert au transport d’une personne), puis le « lohkkegeres » (qui contient les aliments et les objets précieux), le « ráidogeres » (pour les objets les plus solides) et enfin le « goahtegres » qui, placé en queue de caravane, transporte les affaires et les piliers de la tente.

Dessins de caravanes de traineaux (musée de Karasjok)Dessins de caravanes de traineaux (musée de Karasjok)Dessins de caravanes de traineaux (musée de Karasjok)

Dessins de caravanes de traineaux (musée de Karasjok)

Exemple de 2 geres et d'un ballot pour sangler des affaires sur le flanc d'un renne (musée de Kautokeino)

Exemple de 2 geres et d'un ballot pour sangler des affaires sur le flanc d'un renne (musée de Kautokeino)

Une culture axée sur la chasse et la trappe

Au plus loin que l’on peut remonter, la culture samie est basée sur la chasse et la pêche. Ils étaient organisés en « siida »*, chacune des siidasse déplaçant sur un territoire délimité, entre quatre lieux d’habitation fixes (1 par saison), selon les conditions de chasse et de pêche.

*siida : petit groupe dont les membres vivaient et travaillaient ensemble, qui étaient plus ou moins des unités familiales, autonomes dans leur gestion.

Les chasseurs se servaient d’arcs, de flèches, de lances et installaient des pièges. Ils entouraient parfois des trous creusés avec des enclos de pierres qui étaient sensés aider les animaux à se précipiter dans le piège. Parfois aussi des rennes sauvages capturés et apprivoisés servaient d’appâts. Bien-sûr, ce genre de chasse impliquait que tous les membres de la siida coopèrent. 

Au début du Moyen-Age, le Sápmi était renommé dans toutes l’Europe pour sa richesse en peaux, fourrures, dents de morse, castor et autres animaux. Mais au XIV et XVème siècle, la chute des prix en Europe fut telle que, pour compenser les pertes, la chasse se fit de plus en plus intensive, au détriment de bon nombre d’espèces d’animaux. Cela, ainsi que le partage de leur territoire ancestral entre les 4 pays voisins, a transformé la culture samie. Les Samis furent alors obligés de se spécialiser dans des domaines différents.

La culture samie

Traits fondamentaux : un des traits fondamentaux de la culture samie est que l’Homme fait partie de la nature et doit la respecter. L’indépendance économique, l’égalité et la coopération au sein des groupes sont aussi des aspects fondamentaux de cette culture. 

Ils évitent à tout prix une exploitation excessive de la nature qui doit être utilisée mais guère « consommée » ou abîmée. De par la grandeur du territoire, la nature et les ressources auxquelles sont confrontés les Samis varient considérablement mais l’utilisation des ressources disponibles demeure le point commun entre les différentes communautés. Toutes ces différences ont entraîné des façons de parler, de s’habiller ou de vivre différentes, qui ont longtemps fait penser à des différences ethniques, alors qu’il n’en est rien. Ce sont juste le reflet des caractéristiques locales.

Parenté : Parents et amis, habitants de la côte et de l’intérieur du pays, ils s’échangeaient des biens et se partageaient le travail. Etaient considéré comme faisant partie de la parenté les personnes proches par le sang, mais aussi tous les parents éloignés, parrains et marraines, familles d’accueil ainsi que les amis intimes. Les mariages se faisaient entre groupes de différentes activités, quitte à dépasser les frontières établies. A leur manière, ils avaient déjà inventé le village global !

Evolution de la culture : La culture samie étant extrêmement différente et originale par rapport aux cultures environnantes, ils se devaient de la préserver le plus possible par rapport aux communautés environnantes qui exigeaient, au fil du temps des taxes, prélevaient des impôts, promulguaient des lois, exploitaient les ressources à leur profit, divisant le peuple Sami en le séparant arbitrairement et en discriminant les Samis et/ou leurs coutumes. Mais les Samis se sont toujours attachés à préserver autant que possible leur liberté, leur identité et leur dignité.

Avec la colonisation du Sápmi et la réduction des ressources naturelles, leur style de vie s’est modifié et d’un mode de vie basé sur une grande diversité d’activité, ils sont passés à un autre, axé davantage sur une activité principale. Ils se sont spécialisés notamment dans l’élevage des rennes (par contraste avec la chasse de rennes sauvages), la pêche et l’agriculture.

Aujourd’hui, d’où que soient venues les influences et les pressions des communautés alentours, les Samis ont gardé des points qui sont plus ou moins apparents dans les traditions d’aujourd’hui, que ce soit au niveau de l’artisanat, des costumes traditionnels ou de la langue samie.

La fierté d'être Sami (Nils au Boazo Sami Siida à Alta)

La fierté d'être Sami (Nils au Boazo Sami Siida à Alta)

Le Duodji (artisanat sami)

Les variations climatiques selon les régions ont conduit à l’émergence de traditions locales, sources d’enrichissement du Duodji. Evoqué dès le XIIème siècle par Snorre, historien norvégien (le même qui parlait des bateaux faits pour les Vikings), l’artisanat reste très important aujourd’hui et reste une force vive de la culture samie, même si il a subi des changements dus à l’évolution des modes de vie.

Le bouleau est le bois le plus employé. Le saule l’est aussi, pour la confection de liens qui maintiennent ensemble les morceaux d’une luge par exemple, alors que l’écorce est utilisée pour préparer les peaux. L’écorce du saule et de l’aulne servent au tannage des peaux de rennes, mais c’est celle de l’aulne (l’arbre du dieu de la chasse) qui leur donne cette couleur brun-rouge.

Bois : le bouleau est le bois le plus utilisé, que ce soit pour les tasses, plats, louches et bacs car les matières « neutres » de ce bois ne donnent pas d’arrière-goût à la nourriture. Par contre, les beurriers samis sont composés de bois de bouleau (qui peut gonfler) pour les parois et de bois de pin (bouilli pour enlever le goudron) pour le fond et le couvercle (qui ne changent pas de forme).  Les morceaux sont cousus ensemble par la partie centrale d’une plume d’oiseau, qui sert de « fil ». Les bols pour traire les rennes étant sculptés dans des bosses que l’on peut trouver sur les troncs d’arbres malades.

Artisanat Sami : une gourde à sel et 2 bols pour la traite des rennes (en bouleau ; musées de Varangerbotn et Karasjok))Artisanat Sami : une gourde à sel et 2 bols pour la traite des rennes (en bouleau ; musées de Varangerbotn et Karasjok))Artisanat Sami : une gourde à sel et 2 bols pour la traite des rennes (en bouleau ; musées de Varangerbotn et Karasjok))

Artisanat Sami : une gourde à sel et 2 bols pour la traite des rennes (en bouleau ; musées de Varangerbotn et Karasjok))

Bois de rennes : très dense car contient peu de moelle, il est d’excellente qualité. Chaque bois est composé de différentes parties destinées à des usages différents.

Magnifique marteau décoratif avec des embases de bois (musée de Karasjok)

Marteau décoratif avec des embases de bois (musée de Karasjok)

Fil d’étain : autrefois très répandu dans son utilisation sur tout le territoire sami, aujourd’hui il n’y a plus que les Samis du sud pour broder leurs costumes avec du fil d’étain. Bien que l’étain provienne d’autres pays avec qui ils commerçaient, c’étaient eux qui le travaillaient pour donner ces fils spiralés caractéristiques de l’art sami. C’était le seul métal travaillé le plus anciennement par les Samis car il est très malléable.

Collier/bracelet en cuir et fil d'étain torsadé, typique de l'artisanat sami (plutôt en Suède)

Collier/bracelet en cuir et fil d'étain torsadé, typique de l'artisanat sami (plutôt en Suède)

Couteau : outils indispensable pour les Samis, il a tout d’abord été fabriqué en ardoise puis ensuite en fer et en acier. Les manches des couteaux sont réalisés à partir de bois de rennes, d’écorce, de bois de bouleau ou des bosses trouvées sur les arbres malades. La gaine est soit en corne de renne, décorée à l’aide de fines gravures, soit en cuir. Les motifs décoratifs traditionnels étant une ligne droite, une ligne courbée ou une forme de S, avec une bonne harmonie entre les lignes et les formes.

Fourreau de couteau ornée, à côté d'une gourde à sel (musée de Varangertbotn)

Fourreau de couteau ornée, à côté d'une gourde à sel (musée de Varangertbotn)

Des vêtements adaptés au froid

Un bon vêtement doit protéger contre le froid et le vent, maintenir la chaleur même s’il est trempé, sécher rapidement et être agréable à porter quand on travaille. Et pour cela, le renne offre la meilleure peau, même s’ils utilisent aussi la peau de vache, de mouton ou de phoque.

Fourrure : des racloirs servent à enlever les dernières membranes de la peau, l’écorce à la tanner puis un mélange de lait caillé battu et de farine étendu sur la peau sert à l’apprêter.

Peau (sans les poils) : on laisse la peau dans l’eau pendant quelques semaines le temps que tous les poils se détachent. Puis on gratte avec un racloir avant de la tremper dans un mélange d’eau et de bouleau. Pour terminer, la peau est imprégnée d’écorce de saule jusqu’à ce qu’elle devienne douce et prenne une certain couleur (brun-rouge).

Vêtements de fête : ils sont faits à partir de la fourrure des rennes blancs, qui ne représentent qu’un faible pourcentage du troupeau. Il est ainsi facile de les reconnaître.

Vêtements plus habituels et vêtements de fêtes blancs (musée de Karasjok)
Vêtements plus habituels et vêtements de fêtes blancs (musée de Karasjok)

Vêtements plus habituels et vêtements de fêtes blancs (musée de Karasjok)

La spiritualité samie

Nature sacrée : la foi des Samis est une foi dans la nature, qui pour eux est habitée par différentes forces. Celles-ci sont neutres, mais on peut en obtenir des faveurs en les adorant. Pour eux, il n’y a pas de séparation stricte entre leur culture et la nature : les gens font partie de la nature. D’ailleurs, dans le langage Sami, il n’y a pas de mot pour « nature sauvage ». Il n’y a pas non plus de séparation stricte entre ce qui est profane et ce qui est sacré. Ils utilisent cependant un mot : « luohtu » pour la nature physique et un mot : « luondu » pour la partie spirituelle de la nature. Certains animaux comme l’ours ou le phoque étaient aussi perçus comme sacrés.

La pensée samie est assez ouverte aux autres croyances et il n’y a pas de limites entre le nombre de dieux auxquels vous pouvez croire. C’est pourquoi ils ont intégré à leur propre culture, en les renommant, les dieux venant de la mythologie nordique ou du christianisme, avec qui ils étaient régulièrement en contact.

Mondes parallèles : selon les Samis, plusieurs mondes parallèles existent : le monde où vivent les gens, les animaux et le reste (sur terre); le monde des morts (sous terre); le monde des esprits, des dieux et des autres pouvoirs de la nature (au « paradis »). Les aurores boréales étaient vus comme les esprits.

Joïk (prononcer « Yoïk ») : c’est la musique vocale traditionnelle samie. Elle n’est pas composée de paroles mais plutôt de lo, lo, nai, nai, la, la, etc. qui sont répétés. Dans certaines régions, des paroles sont rajoutées par-dessus. Au XVIIIème siècle, c’était considéré comme essentiel dans la vie des Samis et ils pouvaient difficilement vivre sans (mais cela a été interdit par les missionnaires). Pour être heureux, un Sami devait « Joïker » et il apprenait cela des petites créatures qui vivaient partout dans la nature. Elles apprenaient aux Samis l’art du Joïk, mais aussi la langue samie, qui est le meilleur langage pour le Joïk. A travers le Joïk, le chanteur pouvait aussi bien décrire la personnalité de quelqu’un, qu’un paysage ou un état d’esprit. Les bons « joïkeurs » savaient décrire le rythme du fjord et sa vie : les vagues qui brisent, les mouettes qui crient, le souffle du vent ou le grondement de la mer…

 

SAMI ET EPOQUE MODERNE

 



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Commentaires
B
Pas encore tout lu sur les sami ; je m'y remets demain avec les enfants !!! Bisous à tous et bonne nuit(jour) ! ;)
A travers les pays scandinaves
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